Lettre ouverte aux infirmières et infirmiers

20161014-actu-infirmiere

Lettre ouverte à vous, infirmières et infirmiers, vous qui êtes debout quoi qu’il en coûte. Vous qui soignez, écoutez dans des conditions de travail plus que compliquées.

Vous plaignant rarement, vous avancez et faites avancer les patients. Et bien souvent, vous vous oubliez.

Fatigue, stress, manque de reconnaissance, horaires impossibles, malades ingérables…Vous êtes tous les jours confronté à l’impossible avec de moins en moins de moyens pour de plus en plus de travail.

Psychologiquement, vous êtes affaibli ; physiquement, vous vous sentez épuisé et pourtant, vous possédez ce moteur qui vous fait carburer coûte que coûte : l’abnégation.

Stop. Faites une pause dans cette détresse qui est votre quotidien ; la voie que vous avez choisie est admirable car c’est celle de l’Humain mais écoutez votre voix. À trop penser aux autres, vous effacez votre propre existence. Elle est comme mise entre parenthèses et soumise aux fluctuations de votre travail.

Vos patients évoquent leur souffrance et vous l’épongez avec vos tripes mais qui vous écoute en retour ? Ce trop-plein d’informations négatives, cette pollution verbale déversée tous les jours qui s’entasse sur votre terrain…Tout ceci nuit à votre santé et les répercutions se font sentir à chaque instant…

Votre sens de l’empathie est exemplaire. Il l’est même trop. Pourtant, le soir quand vous rentrez chez vous, vous portez encore sur vos épaules le poids de la journée.

Vous ne trouvez pas qu’il pourrait vous être bénéfique de parler de tout ceci ? Si l’on vous disait que des bénévoles sont là pour échanger avec vous, pour vous aider à évacuer les ressentis négatifs : vous vous confieriez ?

Certes, vous ne connaissez pas notre association. Mais sachez que nous sommes là pour écouter tous ceux qui cherchent une oreille attentive. Dix minutes, une heure, peu importe le temps que nous passerons ensemble : libre à vous de décider ce dont vous souhaitez nous parler et de conserver votre jardin secret.

L’essentiel demeure que vous vous libériez de la douleur d’autrui. Vous y êtes confronté tous les jours. Vous l’entendez, vous la gérez du mieux que vous le pouvez mais une fois les portes de l’hôpital passées, vous devez vous recentrer sur vous. Et bien souvent, c’est loin d’être le cas car face à la détresse humaine, il est compliqué de rester insensible.

Un coup de téléphone, un mail sur notre messagerie. Des bénévoles. C’est aussi simple que cela. Nous attendons votre appel, votre message par internet : osez avouer les difficiles conditions de votre travail. Nous ferons au mieux pour vous aider à vous libérer.

En parler, c’est déjà revivre !

©Photo : jesse orrico, jesseorrico.com