Les personnes âgées
Les personnes âgées ne montrent pas leur détresse de façon visible
Beaucoup de personnes âgées se suicident. Cette dure réalité reste encore occultée, car le geste suicidaire est souvent masqué ou justifié par une maladie invalidante.
La crise du vieillissement oblige à renoncer à l’illusion de l’immortalité. Au début, c’est un simple changement d’habitude, d’humeur, de comportement puis la mort est attendue voire désirée.
LES FACTEURS DE RISQUE :
- L’isolement, le veuvage, la perte de relations sociales et familiales.
- L’accès difficile à un système de soins par ailleurs mal adapté à l’âge.
- La perte d’autonomie.
- Le départ en maison de retraite qui implique une modification de l’environnement.
- Les situations de maltraitances.
- La précarité financière.
- Les deuils.
- Le changement, la perte de repères dans la vie quotidienne.
- Les pathologies, les maladies somatiques, les maladies héréditaires, les maladies psychiques invalidantes, la dépression.
Environ 3500 personnes âgées se suicident chaque année.
Des pistes pour repérer le risque suicidaire
Généralement, le suicide ne se produit pas sans avertissement. Il existe la plupart du temps :
- des messages directs et indirects
- des changements de comportements
- des facteurs de protection (qui protègent du passage à l’acte suicidaire)
- des facteurs de risque.
Les facteurs de risque (éléments qui augmentent le passage à l’acte) ne sont pas les mêmes selon les âges.
Les messages directs ou indirects sont communs à tous les âges
« je serais mieux mort », « cela ne vaut plus la peine », « vous ne me verrez plus longtemps », « j’ai peur de me suicider », « je vais me tuer », « je veux mourir », « bientôt je vais avoir la paix », « je suis inutile », « je le trouve courageux de s’être suicidé », « je vais faire un long voyage », « vous seriez mieux sans moi ».
Les changements de comportements
- tristesse, pleurs
- désintérêt général
- troubles du sommeil
- manque d’envie
- manque d’estime de soi, dévalorisation
- trouble du sommeil
- fatigue intense
- grande fatigue physique et intellectuelle
- Repli sur soi
LES FACTEURS DE PROTECTION
- La présence de stratégies d’adaptation face aux difficultés de vie
- l’estime de soi, confiance en soi
- la spiritualité ou références religieuses ou morales
- La crainte de la désapprobation sociale
- La peur de la mort
- Le soutien social – vie sociale (loisirs/activité sportive en groupes, groupe d’amis)
- La réduction de l’accès aux moyens de se tuer
- Une ouverture à recevoir de l’aide
On pourrait imaginer améliorer la prévention du suicide en activant dès le plus jeune âge les facteurs de protection en développant une « culture » des facteurs de protection. Cela impliquerait de mettre en place des actions dès la petite enfance (affirmation de soi, résolution des conflits, amélioration des conditions de travail, renforcement du lien social notamment).
Notre source :
Dossier de presse de l’UNPS, JMPS septembre 2013
Comment aider une personne suicidaire
On parle de crise suicidaire pour décrire la période où la personne pense au suicide.
La crise suicidaire est un processus qui dure plusieurs semaines au cours duquel l’idéation suicidaire devient de plus en plus importante : le suicide devient LA solution unique pour faire cesser l’état de SOUFFRANCE de la personne. LA PERSONNE NE VEUT PAS MOURIR MAIS VEUT CESSER DE SOUFFRIR. Ce processus a une chance d’être désamorcé si la personne peut parler de sa souffrance, de ses idées suicidaires ouvertement et sans être jugé. Souffrir est humain. Le fait de penser que se donner la mort est une solution pour arrêter la souffrance est humain également.
Il n’existe pas de recette miracle lorsque l’on est confronté à quelqu’un qui nous parle directement ou indirectement de ses idées suicidaires, mais certaines recommandations sont très utiles et aidantes.
Nous vous conseillons :
- De lui dire que vous êtes inquiet(e) pour elle
- De l’inviter à parler ouvertement de son envie de mourir (il s’agit d’être une première oreille attentive). Parler du suicide n’incite pas au passage à l’acte, au contraire cela permet de briser l’isolement, d’exprimer ses souffrances, de faire entrevoir d’autres possibilités.
- D’accueillir ses mots/maux sans juger, culpabiliser et faire la morale.
- De renoncer à vouloir tout comprendre (il s’agit d’être présent (e) tout simplement).
- De l’encourager à ne pas rester seule et à prendre contact avec un aidant spécialisé (psychologue, psychothérapeute, psychiatre, médecin, ou l’association SOS Suicide Phénix).
- De vous faire aider si vous vous sentez démuni (e), en prenant contact avec un aidant spécialisé (psychologue, psychothérapeute, psychiatre, médecin, ou l’association SOS Suicide Phénix). Ne prenez pas tout sur vos épaules.