Les adolescents

L’adolescence est une période de la vie délicate à vivre. Elle entraîne des transformations psychiques, physiques et relationnelles pour aller vers son identité. Ces transformations doivent être accompagnées par la parole de l’environnement pour être bien vécues. L’entourage permet de mettre en mots ce qui est éprouvé par l’adolescent qui a du mal à se reconnaître.

L’adolescence est de ce fait la période des conduites à risques (anorexie, scarifications) et des conduites addictives (drogues, alcool). Elles sont utilisées comme des rituels de passage mais qui peuvent parfois mettre l’adolescent en danger. Ces conduites doivent être des signaux d’alerte d’un profond mal-être chez un jeune pouvant entraîner ensuite des idées suicidaires.

A l’adolescence, le processus suicidaire peut être très court : quelques heures. Psychologiquement l’adolescent est impulsif, instable, émotif. Il est constamment en déséquilibre, en état de conflit. Il expérimente avant de réfléchir. C’est pourquoi la période de l’adolescence est plus susceptible d’engendrer des comportements suicidaires.

On constate une très grande vulnérabilité pour les tentatives de suicide entre 15 et 19 ans. Plus la tentative de suicide est réalisée tôt, plus elle augure un risque suicidaire important. Le suicide est la seconde de mortalité chez les 15-24 ans.

Des pistes pour repérer le risque suicidaire

Généralement, le suicide ne se produit pas sans avertissement. Il existe la plupart du temps :

  • des messages directs et indirects
  • des changements de comportements
  • des facteurs de protection (qui protègent du passage à l’acte suicidaire)
  • des facteurs de risque.

Les facteurs de risque (éléments qui augmentent le passage à l’acte) ne sont pas les mêmes selon les âges.

Les messages directs ou indirects sont communs à tous les âges

« je serais mieux mort », « cela ne vaut plus la peine », « vous ne me verrez plus longtemps », « j’ai peur de me suicider », « je vais me tuer », « je veux mourir », « bientôt je vais avoir la paix », « je suis inutile », « je le trouve courageux de s’être suicidé », « je vais faire un long voyage », « vous seriez mieux sans moi ».

Les changements de comportements

  • tristesse, pleurs
  • désintérêt général
  • troubles du sommeil
  • manque d’envie
  • manque d’estime de soi, dévalorisation
  • trouble du sommeil
  • fatigue intense
  • grande fatigue physique et intellectuelle
  • Repli sur soi
  • échec scolaire, fugue pour les adolescents

LES FACTEURS DE PROTECTION

  • La présence de stratégies d’adaptation face aux difficultés de vie
  • l’estime de soi, confiance en soi
  • la spiritualité ou références religieuses ou morales
  • La crainte de la désapprobation sociale
  • La peur de la mort
  • Le soutien social – vie sociale (loisirs/activité sportive en groupes, groupe d’amis chez l’adolescent)
  • La réduction de l’accès aux moyens de se tuer
  • Une ouverture à recevoir de l’aide

On pourrait imaginer améliorer la prévention du suicide en activant dès le plus jeune âge les facteurs de protection en développant une « culture » des facteurs de protection. Cela impliquerait de mettre en place des actions dès la petite enfance (affirmation de soi, résolution des conflits, amélioration des conditions de travail, renforcement du lien social notamment).

Notre source :
Dossier de presse de l’UNPS, JMPS septembre 2013

Comment aider une personne suicidaire

On parle de crise suicidaire pour décrire la période où la personne pense au suicide.

La crise suicidaire est un processus qui dure plusieurs semaines au cours duquel l’idéation suicidaire devient de plus en plus importante : le suicide devient LA solution unique pour faire cesser l’état de SOUFFRANCE de la personne. LA PERSONNE NE VEUT PAS MOURIR MAIS VEUT CESSER DE SOUFFRIR. Ce processus a une chance d’être désarmorcer si la personne peut parler de sa souffrance, de ses idées suicidaires ouvertement et sans être jugé. Souffrir est humain. Le fait de penser que se donner la mort est une solution pour arrêter la souffrance est humain également.

Il n’existe pas de recette miracle lorsque l’on est confronté à quelqu’un qui nous parle directement ou indirectement de ses idées suicidaires, mais certaines recommandations sont très utiles et aidantes.

Nous vous conseillons :

  • De lui dire que vous êtes inquiet(e) pour elle
  • De l’inviter à parler ouvertement de son envie de mourir (il s’agit d’être une première oreille attentive). Parler du suicide n’incite pas au passage à l’acte, au contraire cela permet de briser l’isolement, d’exprimer ses souffrances, de faire entrevoir d’autres possibilités.
  • D’accueillir ses mots/maux sans juger, culpabiliser et faire la morale.
  • De renoncer à vouloir tout comprendre (il s’agit d’être présent (e) tout simplement).
  • De l’encourager à ne pas rester seule et à prendre contact avec un aidant spécialisé (psychologue, psychothérapeute, psychiatre, médecin, ou l’association SOS Suicide Phénix).
  • De vous faire aider si vous vous sentez démuni (e), en prenant contact avec un aidant spécialisé (psychologue, psychothérapeute, psychiatre, médecin, ou l’association SOS Suicide Phénix). Ne prenez pas tout sur vos épaules.