La France, terre de paradis pour certains, est malheureusement synonyme d’enfer pour d’autres qui n’arrivent pas à surmonter leur mal-être. Résultat : notre pays se situe au-dessus de la moyenne mondiale au niveau du taux de suicide. Un triste constat dont nous nous serions bien passés…
Quelques données
D’une manière générale, l’Europe présente un taux de suicide de 12,3 personnes pour 100 000 habitants, un ratio alarmant qui la place au-dessus de la moyenne internationale ; la France n’échappe pas à ces données terrifiantes puisqu’en 2012, 10 093 se sont suicidées. 7475 hommes pour 2618 femmes. Des vies gâchées. Des personnes que l’on aurait pu sauver.
Pour l’OMS, le but demeure de réduire de 10% le taux de suicide dans le monde entre aujourd’hui et 2020. Un objectif réaliste, puisque ce taux a enregistré une baisse de 26% entre les années 2000 et 2012.
La disparité en Europe reste toutefois importante : le pourcentage de suicides dans l’Hexagone est plus de trois fois supérieur à celui de l’Italie, par exemple. Alors interrogeons- nous : avons-nous les ressources nécessaires pour lutter contre le mal-être ?
L’importance du lien social
Le constat est sans appel : si la France fait rêver certaines personnes, elle ne berce plus d’illusions d’autres, qui, lassées de cette vie sans issue ont pris l’option la plus triste : celle où il n’existe plus de soleil.
Pourtant, des centaines d’âmes tourmentées pourraient être sauvées chaque année si un lien fort était créé entre elles et des personnes bienveillantes, prêtes à les épauler à un moment crucial de leur vie.
Le lien social, c’est une parenthèse qui s’ouvre dans deux univers distincts ; c’est une main qui se tend vers une autre recroquevillée ; c’est une oreille qui se dresse, un cœur qui se met à nu pour montrer combien il saigne : le positif écrase le négatif. Mais au fil des années chaotiques, le mal-être de certains est tel qu’il a aspiré toutes ces petites choses qui font qu’on aime la vie. Pourtant, sur le chemin, des hommes et des femmes veillent, prêts à remettre d’aplomb un champ en ruine où la jachère affective a tout dévasté.
Ces personnes constituent le fil vers la Vie, la sortie de l’impasse, le retour au soleil. En ce sens, le lien social est capital : il rompt l’isolement, casse le cycle des pensées infernales et restaure petit à petit la confiance de celui qui l’avait perdue depuis longtemps.
C’est en grignotant des carrés de bonheur par petites bouchées que l’espoir renaît. L’humanité comme ressource pour soigner l’humain en détresse.
Chez SOS Suicide Phénix, nous sommes ce fil d’Ariane qui conduit vers la sortie du labyrinthe infernal. Faites-nous confiance.
©Photo : Jenelle Ball, jenelleball.ca